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Depuis plusieurs années, la question de la langue revient régulièrement dans les débats lorsqu’il s’agit du choix des sélectionneurs nationaux. Faut-il obligatoirement un coach qui parle créole ou français pour diriger l’équipe haïtienne ? La barrière linguistique doit-elle primer sur la compétence et l’expérience ?
Le football est un langage universel. Les gestes, les systèmes, les dynamiques de groupe dépassent les mots. Un entraîneur compétent, même s’il ne parle pas la langue locale, saura faire passer son message à travers ses choix, son attitude, et avec l’aide d’un bon staff technique.
Regardons ailleurs : combien de sélections africaines, asiatiques ou même européennes ont brillé sous les ordres d’un entraîneur étranger ne parlant pas la langue du pays ? Ce dont Haïti a cruellement besoin aujourd’hui, ce n’est pas d’un coach qui parle bien, mais d’un coach qui construit bien. Un entraîneur capable d’imposer une discipline, de développer une identité de jeu, de bien gérer son groupe, et surtout, de savoir exploiter le potentiel incroyable de cette génération de joueurs, qu’ils viennent du championnat local, d’Europe, de la MLS ou d’ailleurs.
La FHF devrait se concentrer sur l’élaboration d’un projet technique cohérent, avec un staff solide incluant des adjoints bilingues, des analystes vidéo et des coordinateurs techniques qui peuvent faire le pont entre les joueurs et le sélectionneur.
Si Haïti veut un jour se qualifier pour une Coupe du monde, elle ne peut pas se permettre de rejeter des profils compétents uniquement parce qu’ils ne parlent pas couramment le créole ou le français. La compétence, l’intelligence de jeu, la rigueur et la capacité à gérer un groupe multinational doivent passer avant tout. La langue est un outil, pas un obstacle.
✍🏽 Caleb Jephté Pierre