Ma décision de rejoindre le gouvernement a été prise uniquement par esprit de mission, dans des circonstances géopolitiques graves, pour servir la France et les Français. Je constate que ma décision provoque chez certains des réactions incompréhensibles, fausses et disproportionnées. Aucune situation individuelle ne doit bloquer le bon fonctionnement du pays et de nos institutions. Dans ces conditions, j’ai proposé en fin de matinée au président de la République de me retirer du gouvernement sans délai et de transférer mes responsabilités de ministre des Armées au Premier ministre. Le président de la République a accepté ma proposition. Je souhaite que cette décision permette la reprise des discussions en vue de former un nouveau gouvernement, dont la France a besoin. Mon engagement au service de la France et des Français restera toujours animé par le souci de l’intérêt général et de l’Etat.
Dans les circonstances exceptionnelles que traverse la France, on ne se dérobe pas. J’ai donc accepté la proposition du président de la République et du Premier ministre de diriger le ministère des Armées et des Anciens Combattants. Je viens pour servir les Français. Je viens pour servir nos soldats. Je le ferai avec la passion et la détermination qui m’ont toujours guidé dans mon engagement public, notamment dans mes fonctions de conseiller aux affaires stratégiques et de secrétaire d’Etat aux Affaires européennes.
La technostructure bruxelloise est en train de tuer l'industrie européenne. Or le temps presse, il est minuit moins une : l'Europe est à l'arrêt et le reste du monde accélère. Si ne nous réagissons pas, nous risquons d’être rayés de la carte technologique du XXIème siècle. Arrêtons de sous-estimer nos atouts. Nos scientifiques, nos mathématiciens, nos laboratoires sont parmi les meilleurs de la planète. Nous avons 450 millions de consommateurs qui représentent autant de débouchés. Et des atouts industriels. L’Europe doit se projeter comme un grand continent de science et d'innovation, qui prend des risques, qui innove. Pas le continent de la règle et de la normativité. À lire mon interview dans @usinenouvelle : usinenouvelle.com/editorial/…
Une seule Europe : un appel à l’action. L’Europe est puissante mais elle n’agit pas comme telle. Dans un monde où les règles s’effondrent et où le pouvoir global repose de plus en plus sur la force et la vitesse, l’Europe reste trop lente, trop fragmentée et trop prudente. Il y a une seule Amérique, il y a une seule Chine. Il est temps d’avoir une seule Europe. Nous devons agir ensemble pour protéger nos citoyens, défendre nos valeurs et dessiner le monde de demain. La sécurité en premier Le récent accord sur les tarifs douaniers a montré la faiblesse globale de l’Europe. Ce n’est pas seulement un accord désastreux ; c’est un rappel brutal que sans la puissance géopolitique, la stabilité économique sera toujours compromise. L’Europe ne peut pas se permettre d’être considérée comme un sous-fifre, qui réagit aux pressions au lieu de dessiner les résultats. Elle doit devenir un poids lourd géopolitique. Investir dans une défense commune est donc essentiel et exigera un changement d’esprit radical. Nous avons besoin d’un Pacte Européen de Défense – à l’initiative des États membres – ancré dans une capacité de planification commune et des forces interopérables. Ce Pacte Européen de Défense doit être une composante de l’OTAN. Nous devons donner la priorité à nos PME et aux équipements militaires fabriqués en Europe. Nous devons garantir une meilleure articulation entre les innovations civiles et militaires, notamment dans la défense cyber, les capacités spatiales et les technologies émergentes comme les drones et la surveillance par l’IA. Pour cela, nous devons garantir que l’accord sur l’objectif de 5% du PNB pour les dépenses militaires soit tenu, en mobilisant des ressources publiques et privées. Ce Pacte Européen de Défense sera un mécanisme décisif pour transformer les chiffres sur du papier en bouclier collectif. Nous proposons un cadre commun d’évaluation de la menace. Nous proposons un Fonds souverain européen de Défense pour sécuriser le financement prévisible et de long terme de nos capacités stratégiques. Pour cela, nous avons besoin d’un budget de l’Union européenne plus large. Mettre en commun les dépenses au niveau européen, suivant le principe de subsidiarité, ne signifie pas plus de dépenses en général, mais des dépenses plus efficaces, en évitant les doublons et en réduisant les gaspillages. Ce qui est en jeu n’est pas uniquement une défense plus puissante, mais notre crédibilité, notre capacité de dissuasion et de résistance, à un moment où la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine continue de susciter de vives inquiétudes. Notre économie doit correspondre à cette nouvelle ambition géopolitique L’Europe ne parvient toujours pas à utiliser son économie comme un levier de puissance géopolitique. Un chiffre résume tout : l’épargne totale de l’Europe s’élève à 35 mille milliards d’euros, dont 20% financent l’économie américaine et le déficit public américain – au lieu de financer notre propre économie. Résultat, nous manquons de financement pour l’avenir. C’est une erreur stratégique majeure, parce que cela mine notre capacité d’innovation et de croissance. Pour créer une économie qui serve les intérêts stratégiques européens, nous proposons un Plan d’Investissement européen de 750 milliards d’euros pour soutenir la productivité, le développement de l’IA et la transition verte. L’Union des marchés de capitaux doit être réalisée avant fin 2027 – en commençant par la France, l’Allemagne et l’Italie – pour donner plus de profondeur aux marchés financiers et débloquer l’investissement privé. De la même manière, nous appelons à la création de nouveaux produits d’épargne communs pour diriger le capital privé vers des secteurs à impact élevé. Les régulations comme Bâle III et Solvency II doivent être allégées pour lever les barrières au financement de l’économie réelle. Cela veut dire aussi renforcer l’euro pour qu’il devienne un des piliers du commerce mondial. Nous voulons un euro digital. Nous soutenons une augmentation des obligations européennes, qui doit être liée à une réduction des émissions d’obligations nationales par les États membres. C’est la seule manière de rendre le marché financier européen plus attractif pour les investisseurs étrangers. C’est la meilleure manière de financer nos nouvelles priorités dans l’IA et dans la transition climatique. Des mécanismes pourront être mis en place pour éviter que l’augmentation des obligations européennes ne conduise à une augmentation des transferts à l’intérieur de l’Union européenne. Enfin, l’Europe doit fait face à sa réalité démographique. Notre continent vieillit. Sans des ajustements décisifs dans nos systèmes fiscaux et de protection sociale, nous ne serons plus en mesure de soutenir la croissance, l’équité ou la puissance. Nous avons besoin de nouveaux accords commerciaux pour nous relancer et nous protéger L’interdépendance globale a récemment mis en lumière les vulnérabilités stratégiques de l’Europe – des chaînes de valeur aux pratiques de coercition. Pour mieux défendre nos intérêts, nous plaidons pour la signature de nouveaux accords commerciaux avec l’Afrique, l’Amérique du Sud, l’Inde et l’Aise du Sud Est. Nous plaidons pour que l’Union européenne rejoigne le Partenariat transpacifique Global et progressiste (CPTPP). Nous proposons de renforcer l’instrument anticoercition, pour nous protéger contre les pressions de rivaux économiques, pour réduire nos dépendances à des partenaires instables et pour sécuriser notre approvisionnement en matériaux critiques comme les semi-conducteurs, les terres rares, l’énergie propre. Nous appelons à la mise en œuvre immédiate d’une stratégie sur les semiconducteurs, qui tire parti de l’écosystème européen, qui renforce notre indépendance et qui appuie une stratégie IA fondée sur l’innovation et la régulation. La politique de concurrence doit évoluer pour faire émerger de nouveaux champions industriels européens. Donner la priorité à l’industrie européenne dans les marchés publics – en récompensant l’innovation et la durabilité, pas seulement le prix – permettra à nos PME de grandir dans des secteurs stratégiques. Cela devra être fait de manière transparente et juste, pour que cela bénéficie à toute l’Union européenne, pas uniquement aux plus grandes économies. L’Europe doit se fixer pour mission de préserver un ordre mondial fondé sur des règles. Elle doit donc montrer sa fiabilité et bâtir des partenariats robustes avec le Sud Global – pas seulement par solidarité, mais pour réaliser un investissement stratégique dans un monde multipolaire. La crédibilité de l’Union européenne à défendre les règles à l’étranger dépendra de son unité et de sa détermination. A cette fin l’Europe doit parler d’une seule voix dans les institutions financières globales, en commençant par le FMI où elle pourrait disposer d’un siège unique européen. Nos valeurs, notre force Le futur de l’Europe doit être ancré dans les valeurs de dignité, de soutenabilité, de liberté et d’ouverture. Ces valeurs, de plus en plus attaquées, seront décisives pour attirer les talents du monde entier dans les domaines de la science et des technologies. Pour faire venir en Europe les meilleurs chercheurs et retenir les meilleurs esprits, nous plaidons pour la création de cinq nouvelles universités de classe mondiale. Nous plaidons pour la création d’un « Programme Wittgenstein » - reconnu sur toute l’Union européenne – visant à accroître l’attractivité des laboratoires européens pour les étudiants post doctorat et les chercheurs. Nous voulons bâtir un espace d’éducation véritablement intégré, garantissant la reconnaissance mutuelle de tous les diplômes partout en Europe. Pour vivre en accord avec ses valeurs, l’Europe doit relever ses défis internes : les inégalités, la fragmentation sociale et la régression démocratique. La défense de la règle de droit doit rester non négociable. La transition verte doit rester juste et ne laisser de côté aucun individu ni aucune région. La diplomatie climatique doit devenir un des piliers de la politique étrangère européenne, en utilisant le Pacte Vert comme un atout stratégique. Une gouvernance efficace Le talon d’Achille de l’Europe est la décision. L’ambition ne suffit pas – l’exécution est essentielle. L’Europe doit basculer de la gestion de la complexité à la facilitation de l’action : le processus de décision doit être plus rapide, plus transparent et plus proche des peuples. Nous avons besoin d’une répartition des rôles plus claire entre le niveau européen et le niveau national. Nous avons besoin de leadership plus fort dans les institutions. Pour donner à l’Europe de la clarté et de la continuité dans ses décisions, nous proposons de mettre fin aux présidences tournantes et de fusionner les fonctions de Président du Conseil et de Président de la Commission dans une fonction unique. Le droit de veto doit être supprimé dans certains domaines comme la fiscalité. Lorsque cela est nécessaire, nous devons adopter une Europe à plusieurs vitesses, pour permettre aux États qui le souhaitent d’avancer plus vite dans des coalitions flexibles. Nous appelons à ouvrir une réflexion sur le futur pouvoir exécutif européen, menée par les citoyens et associant les experts, les juristes et la société. Le prochain chapitre européen commence ici : avec de la responsabilité, de l’ambition et de la détermination. Cet appel est une invitation : que le rejoigne tous ceux qui croient que l’Europe doit dessiner le futur, et pas se laisser dessiner par lui. Notre tribune avec Paolo Gentiloni, ancien président du Conseil des ministres italien et ancien commissaire européen, Sigrid Kaag, ancienne vice-Première ministre et ministre des Finances néerlandaise, et Klaus Regling, économiste allemand et ancien directeur général du mécanisme européen de stabilité.
Sur la scène internationale, les Européens sont devenus des figurants. Combien de temps accepterons-nous cette défaite morale ? Donald Trump est le seul maître du show. Depuis quinze jours, il nous en met plein les yeux : suspense sur une intervention militaire, décision soudaine, frappes ciblées sur les installations nucléaires iraniennes, cessez-le-feu. Fin de la « guerre des Douze-Jours ». Fin du show. Prochain épisode : un cessez-le-feu à Gaza, à défaut de la paix en Ukraine. Hélas, le réel résiste. Le réel, c’est quoi ? Ma tribune dans @Le_Figaro : lefigaro.fr/vox/monde/bruno-…
Pierre Nora était un lieu de mémoire à lui seul. Il avait compris mieux que personne qu’une nation est sa mémoire, sa langue et la fierté qui les accompagne. Hommage à son œuvre considérable, qui résistera au temps. Et pensée à sa famille et à ses proches.
Saint Augustin : « Nous appelons les princes heureux quand ils font régner la justice, quand au milieu des louanges ils se souviennent qu’ils sont hommes, quand ils font le sacrifice de l’humilité : ils sont heureux par l’espérance. » Hommage au pape François.
Après le dollar, l’heure de l’euro. Le roi dollar vacille. Il reste la première monnaie de réserve au monde. La plus grande part des échanges de matières premières comme le pétrole ou le gaz restent libellés en dollars. Et pourtant : le roi dollar vacille sur son trône, sous les coups de ses propres sujets, le président des Etats-Unis et son administration en tête. Le dollar baisse, les autres monnaies montent, on parle de retraits massifs des investisseurs chinois et japonais sur les bons du Trésor américain. Il faut dire que les coups sont rudes : augmentation brutale des tarifs douaniers, embargo sur les produits chinois, menaces contre ses propres alliés, reculs tactiques qui ne parviennent pas à effacer l’impression croissante que l’anarchie règne à Washington. Wall Street n’aime pas l’anarchie. Le reste du monde non plus. Résultat : une perte de confiance généralisée. Pour les Européens, la question devient de plus en plus pressante : que faire ? Ils peuvent venir à la rescousse du dollar, dans un effort désespéré pour sauver l’ordre international de 1945, en ruines. La demande vient directement de la Maison Blanche, qui a inventé cette idée fumeuse de bons du Trésor à 100 ans et sans intérêt. Le deal est clair : vous financez notre dette en achetant ces bons du Trésor, en échange de quoi vous échapperez aux tarifs douaniers. Étonnant cette nouvelle manie des Américains de mettre le pistolet sur la tempe de leurs alliés. Étonnant et révoltant. Autre possibilité : devenir adultes. Car en réalité, l’affaiblissement du dollar est structurel. La confiance a été sapée, les investisseurs cherchent de nouveaux refuges, chacun voit la dérive des trois grands continents économiques et financiers - Etats-Unis, Chine, Europe – prendre de vitesse les prévisions les plus radicales. Derrière le monde unipolaire du dollar pointe déjà le monde tripolaire. Pour la première fois depuis 1945, les Européens ont entre les mains une opportunité unique de faire de l’euro une monnaie de référence mondiale – une opportunité unique de devenir adultes. Quel intérêt ? Un intérêt politique : plus les échanges seront libellés en euro, plus les États européens disposeront de leviers de négociation avec leurs partenaires commerciaux, Etats-Unis compris. Nous pourrons enfin importer du gaz et du pétrole, dont nous avons encore besoin pour des décennies, sans risque de change. Nous étions une grande puissance commerciale mais une petite puissance financière, nous pouvons être une grande puissance commerciale et une grande puissance financière. Autrement dit : une grande puissance politique, capable de faire respecter ses intérêts économiques trop souvent bafoués, en Chine notamment. Un intérêt financier : nous pourrons lever de la dette en commun à des taux bas, nous pourrons donc financer nos investissements à un prix abordable. Pour avoir négocié avec mon homologue allemand Olaf SCHOLZ en 2020 la première dette en commun de notre histoire européenne, avec le soutien résolu d’Angela MERKEL et d’Emmanuel MACRON, je peux témoigner que cette solution autrefois taboue a changé la donne en Europe. Elle a sauvé nos économies. Elle a accéléré leur redressement. Pourquoi ce que nous avons su faire en défensif, nous ne le ferions pas en offensif ? Car devant nous se dresse un mur d’investissements que nous ne pourrons financer que collectivement et dont dépend notre avenir au 21ème siècle. Les Européens se trouvent devant une alternative simple : investir ou mourir. Investir dans l’IA pour améliorer notre productivité et donc offrir enfin de meilleurs salaires à ceux qui travaillent, investir dans la défense pour garantir notre sécurité, investir dans une constellation satellitaire pour que demain nos communications ne dépendent pas du réseau Starlink et de l’humeur de son propriétaire Elon MUSK, investir pour préserver notre indépendance dans les semi-conducteurs qui sont le nouveau pétrole de l’économie mondiale et sans lesquels rien, absolument rien, ne peut plus fonctionner dans nos vies quotidiennes. Investir ou mourir, par dépérissement de nos économies et affaiblissement de notre sécurité, qui conduiront inéluctablement à des explosions sociales et à des catastrophes politiques. Alors comment avancer rapidement et résolument vers un euro de référence ? Trois étapes. La première : donner de la profondeur et de la liquidité au marché de la dette européenne. Pour cela, une décision immédiate pourrait être de fondre en un seul titre les titres de dette de la Banque européenne d’investissement (BEI) et les titres de la première dette en commun déjà mentionnée (NGEU). Le Conseil pourrait aussi demander à la Commission d’étudier la mise en commun de toutes les dettes nationales au-dessus d’un plafond de 50% d’endettement. Une nouvelle émission de dette en commun pourrait enfin être discutée. Autant de décisions qui accélèreront la création d’un marché attractif de la dette européenne, en complément des marchés de dette nationaux. Deuxième étape : l’union des marchés de capitaux. En 7 ans de travail acharné sur ce sujet, je reconnais n’avoir enregistré que des avancées modestes. Et pourtant : sans cette union financière, nous pouvons oublier la diversification de notre industrie, le financement des investissements les plus risqués, le soutien à nos start-up les plus innovantes, le développement de nos laboratoires de recherche. Un jeune entrepreneur de la biotech me disait récemment : « 100 millions, on les trouve en Europe, 1 milliard, on les cherche à l’étranger ». Voulons-nous vraiment rester les incubateurs de technologies dont le développement industriel se fera hors de nos frontières ? Fin 2025, un groupe d’États volontaires emmenés par la France et par l’Allemagne devra avoir mis en place cette union financière. Les autres suivront. Un allègement des règles prudentielles sur les assureurs (Solvency 2) et sur les banques (Bâle 3) devra accompagner ce mouvement – faute de quoi un large part de notre épargne européenne continuera de financer le développement économique américain. Troisième étape : de nouveaux moyens de paiement. Comment pouvons-nous avoir la moindre prétention à l’indépendance quand 80% de nos paiements sont effectués par Visa, Mastercard ou PayPal – soit des cartes ou des terminaux américains ? Il est temps de nous doter de moyens de paiement européens. Dans la foulée, comme le suggère la BCE, nous devons accélérer la mise en place d’un euro numérique, qui participera lui aussi de la nouvelle puissance de notre monnaie commune. Hier le monde tournait en orbite autour du dollar. Demain trois pôles d’attraction financiers pourraient voir le jour : le dollar, le Yuan et l’euro. Si les Européens saisissent leur chance, ils disposeront d’une monnaie de référence qui sera une arme décisive pour défendre leurs intérêts et leur vision du monde. Dans ce monde qui naît, nous pouvons envisager des partenariats alternatifs forts, notamment avec l’Inde, le Brésil ou l’Afrique du Sud. Mais pour le faire d’égal à égal, nous devons gagner en puissance : une monnaie de référence en est le meilleur instrument.
#EDF - entreprise 100% publique - doit fournir une électricité au prix le plus compétitif possible à tous les industriels. Le projet de mise aux enchères européennes ne répond pas à cette vocation et affaiblirait l’industrie française 🇫🇷. L’accord de 2023 doit être respecté.
Merci Jean-Louis Debré. On sillonnait les départementales ; il s’arrêtait à Damville, il prenait le café dans la mairie avec Françoise Charpentier, sa suppléante et amie. Il se levait, il fallait s’arrêter chez un éleveur près de Nonancourt pour assister à un vêlage. Après le vêlage, on buvait un autre café brûlant. Il disait qu’il devait partir, qu’il était attendu, qu’il partagerait bien un poulet vallée d’Auge mais qu’il n’avait pas le temps. Il se levait à nouveau, il souriait, il serrait la main crevassée de l’éleveur, il la prenait longuement dans sa main ferme, il ne la lâchait pas, souriant, en blazer marine et cravate, son écharpe bleu roi autour du cou : « Je reviens bientôt ! » On repartait sur les départementales. On se garait sur le parking près de la mairie de Verneuil-sur-Avre, on faisait le tour de la jolie place, on entrait chez les commerçants, on demandait des nouvelles des familles. On repartait. On allait déjeuner à Breteuil avec Gérard Cheron, on avalait rapidement un plat de charcuteries Au Feu de Bois. À Évreux, c’était l’Hôtel Normandie ; à Damville, l’Hôtel du Grand Cerf ; on allait dans les kebabs du quartier de La Madeleine, au-dessus d’Évreux. On allait partout. Jean-Louis Debré connaissait tout le monde dans la première circonscription de l’Eure, le moindre recoin, la plus petite église, le marché le plus modeste, le café le plus reculé. Il pouvait partir dans des colères noires quand des travaux étaient repoussés, quand un chantier urbain prenait du retard. Je l’ai vu enthousiaste à une fête de la pomme à Évreux et désespéré après les émeutes urbaines de 2005, quand des bandes saccagèrent des années de travail dans le quartier de La Madeleine. Il était venu immédiatement, il avait assisté en colère aux violences, il avait vu le gymnase brûler la nuit, il hurlait sur fond d’incendies : « Et ensuite ? Ensuite, on fait quoi ? C’est votre avenir que vous brûlez ! » On sillonnait les départementales et il aimait les gens. Les jeux politiques ne le passionnaient pas. Il se faisait une trop haute idée de ses fonctions de député, de maire, de ministre, de président de l’Assemblée nationale pour céder à la facilité. Seul le passionnait son grand homme, Jacques Chirac. Il l’aimait. Il avait ses autres passions : la Constitution, le théâtre, l’Histoire, le bassin d’Arcachon, le vélo. C’était un homme profondément libre. Un jour de décembre 2006, il m’a dit : « Je te laisse ma circonscription ; elle n’est pas si évidente à gagner ; il faut beaucoup aimer les gens. » Je lui dois 15 ans de ma vie politique, dans ce territoire de l’Eure que j’ai servi avec passion pendant trois mandats. Jean-Louis, nous ne sillonnerons plus les départementales ensemble. Merci pour tout. Merci infiniment.
Bruno Le Maire retweeted
Un âge de la folie gagne les Empires autour du continent. Avec Trump le schisme d’Occident nous menace. Que peuvent vraiment la France et l’Europe ? Une pièce de doctrine signée @BrunoLeMaire. À lire absolument—à discuter. legrandcontinent.eu/fr/2025/…
Je parle devant des parlementaires qui, à l'exception du bloc central, viennent de voter en commission 60 milliards de dépenses supplémentaires dans le budget 2025, après avoir proposé tous groupes confondus plus de 400 milliards de dépenses supplémentaires dans le budget 2024. Et vous dites vouloir rétablir les comptes publics ? Hypocrisie. Je parle devant des parlementaires qui ont combattu le nouveau pacte de stabilité européen, je parle devant des parlementaires qui ont tous voulu alourdir la facture des mesures exceptionnelles de soutien face au COVID et qui refusent maintenant de sortir de ces mesures. Je parle devant des parlementaires qui se précipitent au 20 heures pour annoncer que les retraites seront bien revalorisées au 1er janvier. Et vous dites vouloir réduire le poids de la dette ? Hypocrisie. Je parle devant des parlementaires qui prétendent vouloir le bien de nos compatriotes mais qui offrent à longueur de séances publiques le spectacle affligeant des invectives, des menaces verbales et du bruit. Hypocrisie. Dans ces moments exceptionnels il aurait fallu le courage du compromis, vous avez choisi la surenchère, il aurait fallu de la sérénité, vous avez choisi le désordre, il aurait fallu de la stabilité, vous avez choisi la fuite en avant. #DirectAN
Je vais être bref. Car le débat sur le budget 2025 et la motion de censure du gouvernement ont fait tomber les masques : cette assemblée ne veut pas réduire les dépenses publiques, cette assemblée ne veut pas réduire la dette, cette assemblée ne veut pas de plan sérieux de rétablissement des comptes publics en France. Cette assemblée taxe, dépense, censure. Elle vote toutes les dépenses nouvelles - manière un peu baroque de redresser les comptes. Elle supprime toutes les économies – manière un peu surréaliste de maîtriser les déficits. Elle a depuis longtemps perdu le sens des réalités économiques et budgétaires. Elle a même perdu au passage le budget pour 2025, qui est la première victime collatérale de la censure. La seconde victime, elle est connue : ce sera le rétablissement rapide des comptes. Que de temps perdu. #DirectAN
Au NFP, on aime jouer avec le feu : on multiplie les taxes, les impôts, les prélèvements de toute sorte dans un pays qui a le triste record de la pression fiscale en Europe. On fait croire que seuls les riches seront taxés, mais on prévoit une augmentation de 1 point des charges sur tous les salaires, même les salaires des plus modestes. On invente le travail qui paye moins, le travail qui ne paye plus. Monsieur MELENCHON connaît son histoire : il sait que toutes les révolutions en France ont été précédées par un mouvement de colère contre les impôts. Alors lui et ses affidés chargent à mort la barque fiscale, dans le secret espoir de voir se lever le vent de la révolution, de renverser maintenant le gouvernement et demain le président de la République. Pour le président de la République, vous trouverez sur votre chemin tous ceux qui croient encore dans la force de nos institutions. Pour le gouvernement en revanche, nous y sommes. Avec qui ? Avec la complicité du RN, qui lui préfère les artifices : une pincée de lutte contre la fraude, un poil de migrants en moins, et hop ! Le déficit a disparu ! Comme par magie et sans effort. Parce que le déficit est toujours la faute des autres, jamais notre responsabilité collective à tous. Pour aller au bout de sa démarche, voici que Madame LE PEN a voté la censure sous le regard attendri au balcon de Monsieur MELENCHON, qui jubilait. Triste jubilation des extrêmes, qui aggrave la situation de la France. À quel moment a-t-il été sérieusement question du redressement des comptes de la Nation dans vos débats ? Jamais. Où avez-vous proposé et documenté des économies durables, sérieuses, significatives dans vos débats ? Nulle part. #DirectAN
Je vais être bref. Car le débat sur le budget 2025 et la motion de censure du gouvernement ont fait tomber les masques : cette assemblée ne veut pas réduire les dépenses publiques, cette assemblée ne veut pas réduire la dette, cette assemblée ne veut pas de plan sérieux de rétablissement des comptes publics en France. Cette assemblée taxe, dépense, censure. Elle vote toutes les dépenses nouvelles - manière un peu baroque de redresser les comptes. Elle supprime toutes les économies – manière un peu surréaliste de maîtriser les déficits. Elle a depuis longtemps perdu le sens des réalités économiques et budgétaires. Elle a même perdu au passage le budget pour 2025, qui est la première victime collatérale de la censure. La seconde victime, elle est connue : ce sera le rétablissement rapide des comptes. Que de temps perdu. #DirectAN
Je vais être bref. Car le débat sur le budget 2025 et la motion de censure du gouvernement ont fait tomber les masques : cette assemblée ne veut pas réduire les dépenses publiques, cette assemblée ne veut pas réduire la dette, cette assemblée ne veut pas de plan sérieux de rétablissement des comptes publics en France. Cette assemblée taxe, dépense, censure. Elle vote toutes les dépenses nouvelles - manière un peu baroque de redresser les comptes. Elle supprime toutes les économies – manière un peu surréaliste de maîtriser les déficits. Elle a depuis longtemps perdu le sens des réalités économiques et budgétaires. Elle a même perdu au passage le budget pour 2025, qui est la première victime collatérale de la censure. La seconde victime, elle est connue : ce sera le rétablissement rapide des comptes. Que de temps perdu. #DirectAN
Avec Céline Greco et Sébastien Bazin, nous appelons à une prise de conscience collective sur la réalité des vies brisées des enfants de l’aide sociale à l’enfance. À lire notre tribune : lefigaro.fr/vox/societe/les-…
Une commission d’enquête parlementaire sur les finances publiques a été mise en place. Je me tiens naturellement à sa totale disposition. Je répondrai à toutes ses questions en toute transparence.
Bruno Le Maire retweeted
Merci @BrunoLeMaire pour ces 7 années d’engagement sans faille au service de notre économie et des Français. Ce fut un honneur de travailler à tes côtés.
Inoubliable. 🫶🇫🇷