🚩 Le bouleversant discours de Delphine Daviet-Ropital, en larmes mais d’un courage saisissant, à la barre du procès de Dahbia Benkired.
Je vais vous parler de ma Lola.
Jeune fille joyeuse, sociable, aimante, toujours prête à aimer son prochain, tout ça avec du caractère.
Avant ce drame, nous avions une vie de famille très simple, très à l’écoute les uns des autres, toujours ensemble. Bien sûr, on se disputait, mais ça ne durait jamais longtemps. Lola venait s’excuser et on faisait un câlin… mais ça ne l’empêchait pas de refaire une bêtise derrière.
Avec mon mari, on a toujours éduqué nos enfants dans le respect, les uns envers les autres, et on faisait de la prévention sur le danger. On leur disait : « Si on vous agresse, n’hésitez pas à crier, il y aura toujours quelqu’un qui vous entendra. »
Et puis arriva le jour du drame, le 14 octobre 2022. Le jour avait débuté avec de la joie et de la bonne humeur. Lola est partie en me disant : « À tout à l’heure, bisous. »
Qui aurait pu imaginer ce qui allait se passer en croisant ce monstre ?
J’ai préparé les bagages pour partir en week-end… Je culpabilise énormément. Je n’ai pas pu sauver ma Lola.
L’histoire du badge ? Rien ne mérite d’avoir autant de haine, autant de mépris envers ma Lola. Mon cœur de maman est meurtri à jamais.
J’ai fini par comprendre, avec ma psychologue, que ce n’est pas nous les coupables, mais cette chose. Lola n’aurait jamais fait de mal à qui que ce soit. Pourquoi cette chose-là l’a-t-elle suivie ?
Et puis il y a eu un deuxième drame : mon mari. N’ayant pas réussi à surmonter tout cela, il est reparti dans ses démons, comme il disait. Je veux qu’on se souvienne de lui comme de quelqu’un qui a tout fait.
Je l’ai eu le matin même au téléphone. Mon fils… je me dis que j’ai la chance qu’il soit encore à mes côtés, sinon je ne serais sans doute plus là aujourd’hui.
J’ai perdu ma Lola, ma vie, mon travail, mon logement. Alors je me dis qu’il faut que je me batte, pour mon fils, pour mes amis, pour ce qu’il reste de ma famille.
Cette chose ne nous empêchera pas de nous battre pour la famille.
Je veux que la justice agisse pour que cela ne se reproduise plus. Ne me demandez pas autre chose que la perpétuité. Je sais que ce n’est pas le rôle des parties civiles, mais je ne me remettrais pas que la France ne prononce pas cette peine.
Je remercie les forces de l’ordre, la France, et toutes les personnes qui nous ont soutenus.
(La séquence s’est poursuivie par la diffusion de photos de Lola, rayonnante. Dans son box, Dahbia Benkired est restée immobile, la tête et les yeux baissés.)